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Ouganda - Sauver des vies grâce à des routes plus sûres

Sécurité Routière
Engagé pour une mobilité sûre

Chaque année en Ouganda, plus de 10 000 personnes perdent la vie sur les routes. Ce chiffre alarmant provient de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui indique que le taux de mortalité sur les routes ougandaises est le 20e plus élevé au monde(1). La sécurité routière est devenue un enjeu politique qui nécessite de prendre des mesures immédiates, comme le précise Barbara Mwanje, Présidente de l’ONG Safe Way Right Way. Face à un trafic routier de plus en plus dense sur le continent africain, celle-ci travaille sans relâche pour sauver des vies.

Nous organisons des formations
d’une journée avec instituteurs
et élèves, et identifions les bonnes pratiques de la circulation routière

Nous organisons des formations d’une journée avec instituteurs et élèves, et identifions les bonnes pratiques de la circulation routière.

Barbara Mwanje Présidente de l’ONG Safe Way Right Way

À la rencontre de Barbara
En 2012, Barbara a rejoint Safe Way Right Way (SWRW), qui a été récompensée pour ses actions. Elle déplore le nombre de morts dans son pays et est déterminée à changer cela : « Les statistiques sur la sécurité routière en Ouganda sont très mauvaises, dit Barbara. Je ressens un fort désir pour faire changer les choses. »
Safe Way Right Way résulte de la collaboration entre la Banque mondiale et Total. Créée en 2012, l’organisation a pour but d’améliorer la sécurité routière sur les axes les plus empruntés d’Afrique (en anglais, The African Road Safety Corridors Initiative). Parmi ces routes, on retrouve celle qui relie Mombasa (Kenya) à Kampala (Ouganda), jusqu’à Bujumbura (Burundi) : il s’agit d’un axe très fréquenté, où le taux d’accidents est très élevé.

 

Une estimation des coûts
En Ouganda, les accidents mortels sont monnaie courante. « Les personnes les plus touchées sont les hommes de 19 à 45 ans », indique Barbara. Ces hommes sont souvent la principale source de revenus de leur famille, et leur décès laisse ainsi des veuves et des orphelins démunis. Barbara reconnaît que ces accidents sont lourds de conséquences à plusieurs niveaux : « Cela devient une réelle difficulté pour les enfants de continuer à aller à l’école, d’une part, et pour les familles de garder un toit au-dessus de leur tête, d’autre part. Quant à celles et ceux qui souffrent d’un handicap, leurs familles doivent travailler pour rembourser les frais médicaux, ce qui engendre un cercle vicieux. » De telles situations ont poussé Barbara à s’impliquer pour améliorer la vie de ses compatriotes.

 

Une carrière réussie dans la sécurité routière
En tant que Présidente de l’ONG, Barbara contribue chaque jour à faire changer les choses. « Je m’occupe de l’organisation, mets en oeuvre des programmes et effectue des comptes rendus aux directeurs des entreprises partenaires de SWRW. » Servir la cause publique constitue son coeur de métier, c’est d’ailleurs ce qu’elle a fait tout au long de sa carrière. Avant de prendre la tête de SWRW, Barbara a travaillé pour d’autres organismes oeuvrant pour la sécurité routière, dont Arrive Alive et Global Helmet Vaccine Initiative.

Je suis reconnaissant envers vous. Et j’aimerais voir plus d’ONGs comme celle-ci.

Je suis reconnaissant envers vous. Et j’aimerais voir plus d’ONGs comme celle-ci.

Conducteur de bus et de camion de la ville de Lugazi

L’expérience acquise au sein de ces organisations a permis à Barbara de faire face aux problèmes qu’elle rencontre aujourd’hui. « Chaque intervention présente son lot de difficultés », concède-t-elle, et elles peuvent prendre différentes formes. « Établir des partenariats est une tâche ardue, certains fonctionnaires locaux pensent que nous sommes seulement là pour critiquer. » L’autre difficulté concerne la recherche constante de moyens financiers : « Nous ne pouvons rester que quatre à six mois sur une intervention. Lorsque nous partons, nous devons nous assurer que les nouvelles pratiques se poursuivent », conclut-elle.

 

Les actions entreprises par Safe Way Right Way
Malgré ces obstacles, les statistiques montrent que les actions mises en place par SWRW sont de plus en plus efficaces. Les équipes de l’ONG identifient les zones où les accidents sont fréquents, sensibilisent les mairies des communes concernées, et mettent en oeuvre des mesures en faveur de la sécurité routière près des écoles primaires. « Nous organisons des formations d’une journée avec instituteurs et élèves, et identifions les bonnes pratiques de la circulation routière. » Le résultat est le suivant : « Quatre mois après l’intervention, 70 % des enfants utilisent les passages piétons. »
Le milieu éducatif n’est pas le seul secteur où SWRW a atteint ses objectifs. Barbara note également une « réduction significative du nombre d’accidents » grâce à une baisse de la limitation de vitesse. « En moyenne, on a constaté une baisse de 24 % de la vitesse et de 54 % des excès de vitesse, affirme-t-elle. Nous plaçons des mannequins de taille réelle en tenue d’officier de police le long de la route, ce qui fait ralentir les conducteurs. »
En parallèle, Barbara mène d’autres projets importants pour SWRW : la mise en place d’une école de conduite pour les conducteurs de poids lourds et les véhicules de transport de passagers, ainsi que des campagnes de sensibilisation à la sécurité routière.
En 2017, tout ce travail a été récompensé par le prestigieux prix Prince Michael International Road Safety. Pour Barbara, cela a été un « très grand moment », l’un des plus inspirants de sa vie.

 

Plaidoyer pour l’avenir
Malgré les progrès constatés, Barbara sait qu’il reste beaucoup à faire. C’est l’une des raisons pour laquelle elle continue de plaider pour plus de moyens et une meilleure législation. SWRW a récemment lancé un plan d’actions législatives afin d’attirer l’attention du Parlement et de la société civile sur les problématiques liées à la sécurité routière. À l’avenir, Barbara prévoit de lancer des campagnes de sensibilisation encore plus importantes afin de garantir des améliorations durables. Mais pour le moment, elle est satisfaite d’assumer « une fonction hautement gratifiante ». Bien que les accidents soient une source de frustration et de tristesse, Barbara y puise la motivation nécessaire pour continuer son combat et sauver des vies.