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Engagé pour l’autonomie des jeunes en situation de fragilité sociale

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L’éducation, un puissant moteur d’inclusion et d’émancipation des jeunes Africains

 

Alors que la crise sanitaire aggrave l’exclusion scolaire, Stefania Giannini plaide pour une mobilisation massive dans l’éducation en Afrique, afin d’amplifier son pouvoir de transformation des individus et des sociétés.

 

Stefania Giannini, Sous-Directrice générale de l’UNESCO pour l’Éducation

Stefania Giannini a consacré toute sa carrière à la promotion de l’éducation en tant que droit fondamental. Après une formation universitaire en sciences humaines, elle a été rectrice de l’Université pour les étrangers de Pérouse, puis sénatrice. Ministre italienne de l’éducation, des universités et de la recherche de 2014 à 2016, elle a, pendant son mandat, déployé une réforme du système éducatif axée sur l’inclusion sociale et la sensibilisation culturelle.

Quels sont les enjeux de l’éducation en Afrique ?

Malgré des progrès considérables, 22 % des enfants en Afrique ne sont toujours pas scolarisés à l’école primaire. A l’âge de 15 à 17 ans, le taux de scolarisation est de seulement 40 %. L’éducation est pourtant le moteur d’un avenir durable sur le continent, et la jeunesse sa plus formidable ressource. Il est donc impérieux de généraliser l’accès à une éducation inclusive de qualité, pour garantir l’accès à des emplois décents, renforcer la cohésion sociale et bâtir des sociétés plus justes. Recruter et former les enseignants constitue un enjeu majeur, puisque c’est l’épine dorsale de tout système éducatif. Il faut notamment plus d’enseignantes, afin de faire avancer l’éducation des filles et reculer la violence sexiste. Pour combattre l’exclusion dans l’éducation, il ne suffit pas d’en permettre l’accès. La démarche doit aussi favoriser la diversité, faire en sorte que chaque élève apprenne en étant valorisé et respecté, quelles que soient son origine ou sa condition. Comment lutter contre les disparités et promouvoir l’inclusion ? La culture de l’inclusion repose sur la lutte contre la discrimination et les normes culturelles ou sociales qui l’entravent. Elle commence par l’appui à la protection et à l’éducation de la petite enfance, socle d’un cadre équitable et d’égalité des chances à long terme. Cela implique également une méthode de soutien aux écoles sans préjugés ni violence, de former leurs enseignants à promouvoir l’inclusion, d’éliminer les stéréotypes des contenus scolaires et de collaborer avec les parents et les communautés. Déployer l’acquisition de compétences transversales, via l’apprentissage par projet et la pensée critique, sans oublier l’éducation à la citoyenneté, à la sexualité, aux droits de l’homme et à l’information est également un des piliers d’un système d’éducation inclusif. Au-delà, l’insertion sociale passe par la création de liens plus étroits entre système éducatif et marché du travail, à travers un investissement massif dans l’apprentissage en milieu professionnel et des partenariats élargis entre formateurs et entreprises.

 

Comment voyez-vous l’avenir en Afrique ?

La pandémie de COVID-19 a amplifié les inégalités et révélé l’ampleur du fossé numérique, menaçant le droit à l’éducation et privant des millions de personnes de tout apprentissage. Simultanément, nous avons vu naître un élan de créativité remarquable pour assurer la continuité des cours, via la radio, la télé, le web et autres solutions hybrides. Saisissons cette dynamique au bond, renforçons la résilience des systèmes éducatifs africains avec des solutions= innovantes et inclusives d’apprentissage à distance, des partenariats plus forts, une solidarité et une coopération plus solides. C’est la détermination qui guide la Coalition mondiale pour l’éducation, lancée par l’UNESCO pour offrir une éducation à distance adaptée à tous les apprenants. L’avenir de toute une génération est en jeu. L’inclusion sociale ne progressera pas en Afrique sans la volonté de faire de l’éducation un puissant levier de réduction de la pauvreté et de développement durable. C’est pourquoi la communauté internationale doit sanctuariser au plus vite les investissements et accompagner les pays africains dans leur transformation en faveur des apprenants, in fine de toute la société.
 


ett_classroom_shot_2.jpgEmpowering The Teachers

Transformer l’enseignement de l’ingénierie au Nigeria

Total E&P Nigeria soutient depuis 2010 le programme Empowering The Teachers, aux côtés de la compagnie pétrolière nationale NNPC. Cette formation menée en collaboration avec le Massachusetts Institute of Technology (MIT), l’une des plus prestigieuses universités au monde, permet chaque année à des enseignants-chercheurs nigérians d’acquérir des méthodes pédagogiques performantes pour améliorer l’apprentissage des sciences et de l’ingénierie dans leurs facultés. Le programme a été conçu et lancé par Antonin Fotso, Secrétaire Général Afrique au Siège, à Paris, et John Addeh, Directeur exécutif Ressources humaines & Affaires corporate en filiale, au Nigeria. Le point sur cette initiative avec deux professeurs bénéficiaires du programme en 2017, Muhammad Buhari et Chollette Chiazor Olisah, et son directeur, Akintunde Ibitayo Akinwande

A quel besoin ce programme répond-il ?

Akintunde Ibitayo Akinwande.

Au Nigeria, les formations en sciences et en ingénierie reposent sur des cours magistraux basés sur la mémorisation et la restitution d’informations, ce qui n’est pas optimal pour favoriser l’esprit d’initiative des étudiants et les préparer à la vie professionnelle. Adossé à une université à la pointe de la pédagogie – le Massachusetts Institute of Technology (MIT) –, le programme Empowering The Teachers aide des enseignants nigérians à développer une approche qui favorise la pensée critique et la créativité de leurs étudiants. Ces universitaires font évoluer leurs cours vers un apprentissage participatif, axé sur des cas pratiques de résolution de problèmes, sur ce que les étudiants peuvent faire, plutôt que sur ce dont ils peuvent se souvenir, libérant ainsi davantage leur potentiel.
 

[L]es universitaires font évoluer leurs cours vers un apprentissage participatif, axé […] sur ce que les étudiants peuvent faire, plutôt que sur ce dont ils peuvent se souvenir, libérant ainsi mieux leur potentiel. 

Akintunde Ibitayo Akinwande, directeur du programme

Comment les participants sont-ils sélectionnés ?

Akintunde Ibitayo Akinwande.

Le programme est réservé à de jeunes enseignants-chercheurs titulaires d’un doctorat en génie mécanique, électrique, informatique, pétrolier ou chimique, et bientôt en géosciences. Nous recevons plus de 250 candidatures par an. Le MIT retient les vingt candidats qui excellent en recherche et en enseignement. Ils sont ensuite auditionnés à Abuja par un jury composé d’experts, de membres du MIT, de représentants de Total et de NNPC. Nos critères de sélection reposent sur leurs qualités de leadership, leur potentiel d’acteur du changement et leur capacité d’adaptation. A l’arrivée, seuls neuf candidats sont retenus.

Chollette Chiazor Olisah.

Quand je suis entrée dans la salle d’entretien, je me suis retrouvée face à une douzaine de personnes. Enseignante en informatique à l’université de Baze, je voulais suivre ce programme pour renforcer l’attractivité et l’impact de mes cours, notamment en intelligence artificielle1. Les questions ont fusé deux heures d’affilée dans une atmosphère détendue, ce qui m’a permis d’exposer tous mes arguments et de transmettre ma passion de l’enseignement.

En quoi le cursus consiste-t-il ?group_shot_ett.jpg

Akintunde Ibitayo Akinwande.

Les participants passent un semestre d’immersion au MIT, à Boston (États-Unis), grâce à une bourse d’études. Ils suivent comme observateurs au moins deux cours hebdomadaires de premier cycle similaires à ceux qu’ils dispensent, et trois séminaires sur les techniques d’enseignement, la communication et la culture du MIT. Je les accompagne chaque semaine pour élaborer ensemble le nouveau programme d’études qu’ils déploieront au retour, dans leur université d’origine. Nous les encourageons également à visiter les laboratoires du campus et à nouer des collaborations universitaires.

Muhammad Buhari.

Maître de conférences en génie électrique à l’université Bayero de Kano, je voulais me familiariser avec des outils d’apprentissage qui captivent mes étudiants. J’ai été d’emblée plongé dans un environnement foisonnant d’activités éducatives et sociales. Le programme est intensif mais stimulant. Son contenu fait la part belle à l’observation et aux interactions. Vous êtes sans cesse encouragés à rester positif et curieux. Trèsvite, vous vous ouvrez à la nouveauté, votre état d’esprit se transforme et vous osez changer. Je n’ai pas vu passer les quatre mois sur place, malgré un emploi du temps de plus de cinquante heures par semaine !

Désormais, je transmets ces méthodes d’enseignement. J’ai déjà organisé un atelier pour former près de 30 collègues de mon université. 

Chollette Chiazor Olisah, enseignante à l’université de Baze

Qu’apporte ce programme ?

Muhammad Buhari.

Je me suis imprégné de l’approche « mind & hand » du MIT, tournée vers la discussion et les cas pratiques. En combinant explications de concepts et mises en situation, cette démarche permet aux étudiants de mieux assimiler les notions clés et d’avancer par eux-mêmes, avec un esprit curieux et créatif. L’ingénierie n’est plus abordée comme une discipline abstraite mais comme un processus de résolution de problèmes, dans lequel tout problème a une solution pour peu que l’on applique les bonnes recettes pour la trouver. J’ai revu mes cours en les centrant sur les étudiants et sur des exemples, notamment celui sur les systèmes d’alimentation électrique, désormais basé sur des projets concrets.

Chollette Chiazor Olisah.

Le MIT a transformé ma pratique pédagogique. A mon retour, l’université m’a confié un cours d’introduction à l’informatique, avec une centaine d’étudiants. Mes prédécesseurs avaient du mal à les faire participer et à leur faire détourner l’attention de leurs smartphones. J’ai pris le contre-pied, en incorporant un module de programmation ludique en langage Python pour application mobile ! Dans la foulée, nombre d’entre eux ont lancé leurs propres projets et m’ont demandé conseil. J’ai aussi émaillé mon
cours d’introduction à l’intelligence artificielle d’activités ludiques, comme la traduction des langues nigérianes en anglais et le filtrage antispam avec TensorFlow, un outil de Machine Learning repéré au MIT. Par ailleurs, j’ai tissé de nouvelles collaborations universitaires et ai notamment rejoint la communauté Machine Learning du MIT. Désormais, je transmets ces méthodes d’enseignement. J’ai déjà organisé un atelier pour former près de 30 collègues de mon université.

 

 

Après dix ans, quel est le bilan de cette initiative ?

Akintunde Ibitayo Akinwande.

C’est une grande réussite. Empowering The Teachers attire les meilleurs universitaires. Nous construisons un réseau d’anciens membres qui change la donne en diffusant les méthodes pédagogiques du programme : les enseignants se bousculent aux ateliers qu’ils organisent dans les universités nigérianes, comme à Lagos ou Ilorin.

L’OUGANDA TIRE AUSSI PARTI DU PROGRAMME

Enseignants-chercheurs en génie mécanique et en Machine Learning à l’université Makerere de Kampala, Michael Lubwama et Ernest Mwebaze ont eux aussi suivi le programme Empowering The Teachers en 2015 avec le soutien de Total, sélectionnés parmi huit autres candidats ougandais. Grâce à son séjour, Ernest Mwebaze a décroché une subvention du MIT pour lancer avec des chercheurs de l’université américaine une solution mobile de diagnostic phytosanitaire basée sur l’intelligence artificielle. « L’apprentissage par la pratique et par la résolution de problèmes que transmet ce programme permet de former des jeunes critiques et créatifs, à l’esprit d’entreprise. C’est donc un outil clé pour le développement de l’Afrique », souligne Michael Lubwama.

 

CHIFFRES CLES EMPOWERING THE TEACHERS

  • 9 participants par an depuis 2016
  • 80 bénéficiaires en 10 ans
  • Issus de 28 universités nigérianes et d’une université ougandaise

1. L’intelligence artificielle met en œuvre des techniques qui permettent aux machines d’imiter les processus cognitifs et la logique de prise de décision du cerveau humain : reconnaissance faciale, traduction automatique, etc. Parmi ces techniques, le Machine Learning consiste à donner la capacité aux ordinateurs d’apprendre automatiquement à partir de données afin d’améliorer leur performance à résoudre des tâches.


Formation professionnelleayele_adubra_0.png

 

Où en est le continent africain ?

 

Sur un continent où les jeunes représentent 60 % de la population touchée par le chômage, Ayélé Adubra considère que la formation professionnelle est l’une des clés de l’emploi et de l’essor économique, à condition d’ancrer le développement des compétences au niveau local, en impliquant le secteur privé.

 

Ayélé Adubra, experte en éducation et en formation auprès de plusieurs agences internationales et ONG

Titulaire d’un doctorat en Ressources humaines de la Pennsylvania State University (États-Unis) et d’une maîtrise en Gestion et Administration de l’Education (Moray House College, Royaume-Uni), professeure de collège puis Inspectrice de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle au Togo, Ayélé Adubra offre aujourd’hui son expertise en éducation et en formation à plusieurs agences internationales et ONG.

Qu’entend-on par formation professionnelle ?

Le terme « formation professionnelle » doit être au sens large lié aussi à l’enseignement technique. Le terme « enseignement et formation techniques et professionnels » (EFTP) englobe les processus de développement de savoirs et de compétences pratiques mis en place pour former un individu à un métier. En Afrique, le terme intègre aussi l’apprentissage traditionnel auprès d’un maître-artisan et l’apprentissage de type dual avec deux lieux d’apprentissage : l’atelier et le centre de formation. Nous parlons donc de « développement des compétences techniques et professionnelles » (DCTP). Plus inclusif, ce terme valorise le lien avec le monde du travail, en incorporant toute forme d’acquisition de compétences : centres de formation privés, apprentissage traditionnel, notamment dans l’artisanat, apprentissage dual, alternance en entreprise, etc. Son ambition est aussi de mieux reconnaître les acquis, via un dispositif de certification et un cadre national de qualification.

 

Quelle est sa place sur le continent ?

La formation professionnelle joue un rôle crucial pour permettre aux jeunes d’intégrer le marché du travail, en les dotant des compétences recherchées par les employeurs. C’est même l’une des premières clés du développement économique de l’Afrique. Pourtant, l’enseignement général est toujours préféré. La revalorisation de la formation professionnelle est donc un enjeu majeur. ll y a urgence, celle de centaines de milliers de jeunes sans emploi qui croient que l’eldorado se trouve ailleurs. Et d’une démographie galopante, avec une population en âge de travailler qui passera de 705 millions à 1 milliard de personnes d’ici 2050.

 

Quelle est la situation actuelle ?

Le taux d’accès à la formation professionnelle formelle est faible, autour de 12 %. La qualité des formations (programmes de formation, formateurs, équipements et dispositifs d’insertion sur le marché du travail) est insuffisante. Trop théoriques, l’enseignement technique et la formation professionnelle sont trop souvent déconnectés de la réalité actuelle du marché du travail. En plus, les jeunes s’inscrivent, faute de mieux, en commerce, comptabilité ou couture. Ils sortent de ces filières pléthoriques sans les compétences prisées du marché, pour se retrouver au chômage ou en sous-emploi dans le secteur informel. Inversement, les effectifs des filières technologiques et numériques sont trop réduits.

 

Il est essentiel que [l]es acteurs [privés] expriment leurs attentes, accompagnent les formations, s’assurent de leur qualité, participent à l’insertion des jeunes. 

Ayélé Adubra

Les choses évoluent-elles ?

Les États sont conscients de la nécessité de former une main-d’oeuvre qui accompagne la transformation de leurs économies. D’autant que l’Afrique ne peut rester à la porte du numérique et de l’industrie 4.0. La plupart des gouvernements ont entrepris d’importantes réformes pour rapprocher l’offre en formation des besoins du marché, moderniser les équipements et développer la formation continue. L’Union Africaine travaille sur un cadre de certification au niveau du continent, qui favorisera la mobilité entre pays. Il faudrait accélérer la mise en oeuvre de ces réformes et leur donner l’ampleur nécessaire.

 

Comment changer la donne ?

En impliquant davantage le secteur privé. Les PME, les micro-entreprises et les artisans doivent s’engager massivement dans le développement des compétences techniques et professionnelles et favoriser l’apprentissage, via un partenariat public- privé. Il est essentiel que ces acteurs expriment leurs attentes, accompagnent les formations, s’assurent de leur qualité, participent à l’insertion des jeunes. Pour renforcer leur employabilité, il est aussi impératif d’ancrer ce développement des compétences techniques et professionnelles au niveau local, d’agir avec les collectivités territoriales, au plus près du terrain et des besoins.
 


lalita.jpgChallenge Startupper de l’année

Accompagner les jeunes entrepreneurs dans la réalisation de leurs projets innovants
 

C’est en 2015 que Total lance son premier « Challenge Startupper de l’année », concours panafricain visant à soutenir de jeunes entrepreneurs issus de tous les horizons, quel que soit leur secteur d’activité. Devant le succès de la première édition, le Challenge 2019 est étendu à 55 pays dans le monde. À Maurice, les membres du jury font alors la rencontre de Lalita Purbhoo-Junggee, une jeune femme visionnaire qui remporte à la fois le Challenge Startupper et le prix du « Coup de Coeur féminin ». Son projet : lancer sur l’île les premières serviettes hygiéniques naturelles et biodégradables, à base de bambou et de maïs.
 

Recycle-moi : un projet éco-responsable

À 31 ans, Lalita est animée par une détermination rare. La détermination de ceux qui accomplissent des choses extraordinaires, sans en avoir vraiment conscience… Animatrice radio à 16 ans, journaliste, puis chef de deux entreprises aux côtés de son mari, Lalita ouvre en 2016 un nouveau chapitre de sa vie. « Recycle-moi est né à la suite d’un voyage en Inde. Là-bas, un peu par hasard, je découvre des serviettes hygiéniques naturelles. Elles sont beaucoup moins irritantes que les serviettes classiques et comme je suis atteinte d’endométriose1, ce sujet me parle. Je décide d’aller rencontrer les femmes qui les fabriquent. Je repars impressionnée et l’idée d’adapter ce concept à Maurice fait son chemin. Je fais des recherches, cela avance, mais au bout de deux ans, je n’ai plus assez d’argent pour financer les prototypes ! », se souvient Lalita. La bonne étoile ou le hasard… C’est à ce moment-là que l’une des entreprises qu’elle tient avec son mari est sollicitée pour imprimer les affiches du « Challenge Startupper de l’année ». À la clé pour le gagnant : un soutien financier et un programme de coaching. Lalita envoie sa candidature et franchit les différentes étapes de sélection. « J’étais vraiment très préparée sur tous les aspects techniques et financiers. Malgré tout, c’était une réelle surprise pour moi de remporter à la fois le Challenge Startupper 2019 et le prix du “Coup de Coeur féminin !” », s’étonne encore la double gagnante.
 

Je suis heureuse et reconnaissante de ce soutien qui se prolonge au-delà du Challenge Startupper. 

Lalita Purbhoo-Junggee

Du prototype aux rayons des supermarchés

La lauréate bénéficie alors d’un soutien financier et d’un accompagnement de SME Mauritius Ltd2. Elle fait aussi la une de tous les journaux de l’île. « Tout s’est accéléré. J’ai passé une semaine en incubation à Paris. On m’a vraiment challengée sur les derniers détails du projet. Grâce au soutien de Total, en 5 mois le produit final était là ! » C’est dans l’une des stations-service du Groupe sur l’île que le lancement officiel se fait en octobre 2019, en présence notamment de l’Ambassadeur de France, des représentants de l’Ambassade des États-Unis et des membres du jury du Challenge Startupper à Maurice. Recycle-moi est devenu une réalité, sur les rayons des supermarchés, pharmacies et stations-service mauriciennes. Moins d’un an après leur commercialisation, 121 points de vente proposent déjà à leurs clients les serviettes hygiéniques naturelles et biodégradables de Lalita !

 

Grâce au soutien de Total, en 5 mois le produit final était là ! 

Lalita Purbhoo-Junggee

Accompagner les talents sur la durée

« Pour notre premier anniversaire, j’espère pouvoir lancer des protège-slips et des tampons. Je sais que la filiale va continuer à m’accompagner dans ce nouveau projet, en proposant mes produits dans ses stations. Je suis en contact régulier avec Total Mauritius. Sur leur recommandation, j’ai été invitée à intervenir prochainement lors d’un Ted Talk. Je suis heureuse et reconnaissante de ce soutien qui se prolonge au-delà du Challenge Startupper. Cette très belle aventure avec Total continue. »

1. L’endométriose est une maladie gynécologique qui touche près de 10 % des femmes. Elle se caractérise par la présence, hors de la cavité utérine, de tissu semblable à celui de la muqueuse de l’utérus (appelée endomètre).
2. Société privée détenue à 100% par le gouvernement mauricien, qui a pour mission de soutenir les startuppers ainsi que les petites et moyennes entreprises.