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Education et insértion des jeunes - 3 questions à Gilles YABI

photo_gilles_yabi_wathi_by_watucrop.pngEngagé pour l’autonomie des jeunes en situation de fragilité sociale

Dans un contexte économique mondial complexe, le chômage et la précarité des jeunes entraînent des conséquences préoccupantes sur les plans humain et économique, partout dans le monde. Partant du principe qu’il ne peut y avoir de développement durable sans insertion professionnelle et sociale des jeunes, Total considère qu’il relève de sa responsabilité de contribuer à un impact social positif dans les 130 pays où l’entreprise est implantée. Au-delà de sa contribution économique, le Groupe est déterminé à offrir une opportunité d’épanouissement à celles et ceux que le système a délaissés et à contribuer à l’autonomie des jeunes fragilisés socialement. En partenariat avec des écoles, des associations, des entreprises implantées dans les territoires, Total développe des programmes de formation et de soutien à l’entrepreneuriat, ainsi que des dispositifs d’accompagnement et de réussite scolaire.

 

3 questions à Gilles Yabi

En Afrique où la jeunesse représente plus de 60 % de la population, Gilles Yabi estime qu’il n’y a pas de chantier plus important et plus urgent que celui d’un investissement massif dans des systèmes éducatifs adaptés aux défis immenses du continent Africain.

Analyste politique et docteur en économie du développement, il est le fondateur et directeur du think tank citoyen WATHI, un espace de réflexion et de propositions pour « changer le présent et le futur » en Afrique de l’Ouest.

 

Pourquoi vous intéressez-vous en particulier aux défis de l’enseignement primaire et secondaire en Afrique ?

Nous avons choisi de lancer un débat sur l’enseignement primaire et secondaire parce que l’éducation dans son sens le plus général, le plus englobant, devrait être la priorité parmi toutes les priorités sur le continent africain. La clé, pour bâtir des sociétés en paix, qui allient progrès économique, stabilité politique, limitation des inégalités, dignité et vitalité culturelle, c’est l’importance que l’on accorde à l’éducation. Cet art de former les esprits de la naissance à la fin de chacune des vies humaines est essentiel. Ce n’est pas seulement le savoir-faire qu’il nous faut transmettre mais aussi le savoir apprendre et le savoir-être.

 

education_-7257bd.jpgEn quoi les défis de l’enseignement primaire et secondaire sont-ils liés à tous les autres enjeux d’avenir en Afrique ?

L’approche de WATHI est transversale et elle est centrée sur les questions structurantes pour la région. Quel que soit le thème que nous abordons, de la création d’emplois pour les jeunes, enjeu vital pour le continent, à la préservation de l’environnement, de l’enracinement de systèmes politiques démocratiques à la réduction de toutes les inégalités, y compris celles liées au genre, une grande partie de la réponse relève du domaine de l’éducation. Je suis convaincu que les perspectives de paix et de sécurité en Afrique vont dépendre fortement des efforts qu’on aura faits dans la réinvention et le renforcement des systèmes éducatifs dont les cycles d’enseignement primaire et secondaire, général et professionnel, sont les piliers. Les enfants sont censés y passer plus d’une dizaine d’années avant l’âge de la maturité.

 

Quelles sont les priorités pour améliorer la qualité des apprentissages ?

Il faut faire de la formation des enseignants, de leur accompagnement et de leur supervision une priorité. Il faut aussi réviser les programmes et se montrer très pragmatique en se focalisant sur les apprentissages fondamentaux pour permettre l’intégration des enfants dans leur environnement : lecture et écriture dans les langues africaines locales et dans les langues internationales et les bases de l’esprit scientifique. Il faut aussi redonner leur place à l’éducation civique, à la connaissance du patrimoine culturel, au respect de l’environnement, à l’éducation financière et revaloriser très fortement l’enseignement technique et professionnel.