ANGOLA - LE RÉSEAU DE LYCÉES EIFFEL, UN TREMPLIN POUR LES JEUNES ANGOLAIS
ÉDUCATION ET INSERTION DES JEUNES – ENGAGE POUR L’AUTONOMIE DES JEUNES EN SITUATION DE FRAGILITE SOCIALE
Né il y a 10 ans d’un partenariat entre Total E&P Angola, le ministère angolais de l’Éducation et la Mission Laïque Française, le réseau Eiffel compte quatre lycées scientifiques publics dont la vocation est de faciliter l’accès aux meilleures universités du pays et du monde à travers un enseignement de rigueur et d’excellence.
Un parcours exemplaire
Originaire de la province de Kunene en Angola, Simão Pedro, 27 ans, travaille depuis 2018 comme ingénieur Software dans le domaine bancaire à Paris : pour lui, devenir ingénieur était un rêve d’enfance. Pourtant, rien ne le prédestinait à ce parcours exemplaire. Issu d’une famille monoparentale de 6 enfants, Simão a dû lutter pour ne pas laisser son contexte familial entraver sa scolarité.
Grâce à une annonce affichée dans le hall de son collège, il découvre l’existence du réseau. Dès son examen d’entrée, Simão a compris que le lycée d’Ondjiva était différent des autres. Ici, chacun a les mêmes chances grâce au soutien scolaire. Le nombre d’élèves par classe est limité à 24 (contre 40 dans certaines écoles) et la rigueur est le maître-mot de l’établissement.

C’est du lycée Eiffel que j’ai compris qu’étudier pouvait m’aider à réaliser mes rêves.
C’est grâce à la bourse accordée pour ses excellents résultats que Simão part à Belfort-Montbéliard pour passer son DUT Réseaux et Télécommunications. « En première année, j’ai pris conscience que l’environnement académique était très différent de celui des écoles angolaises, mais mon éducation à l’école Eiffel m’a permis de surmonter beaucoup de difficultés. » Déterminé à aller plus loin, il passe son diplôme d’ingénieur informatique en 2018. Pour Simão, c’est certain, rien n’aurait été pareil sans son passage par le réseau Eiffel.
Le modèle Eiffel, un véritable exemple pour les écoles angolaises
Les quatre lycées situés à Caxito, N’dalatando, Malanje et à Ondjiva, ont pour vocation de prodiguer à leurs élèves un enseignement d’excellence au niveau cognitif, méthodologique et professionnel, et ce, sans aucun frais pour leurs élèves.
Depuis 2008, 1 312 étudiants ont déjà bénéficié de l’enseignement Eiffel. Raimundo Francisco, ancien professeur d’informatique devenu directeur du lycée de Malanje en 2017, annonce fièrement que, grâce aux efforts constants des équipes pédagogiques, au travail studieux des lycéens, les quatre établissements présentent chaque année d’excellents résultats. Selon Raimundo, le rôle de Total E&P Angola dans ce projet est celui de catalyseur : responsable de la construction et de l’entretien des lycées, elle fournit également tous les moyens matériels, didactiques et financiers nécessaires au bon fonctionnement des écoles.

Le réseau affiche depuis 3 ans un taux de réussite de 100 % à l’examen final, et nous obtenons ce même résultat depuis 4 ans dans notre école.
Un réseau d’excellence pour former l’élite de demain
Considérés comme des écoles de référence, les 4 lycées jouent un rôle important dans l’évolution du niveau d’enseignement global en Angola. « Durant l’été, nous proposons des formations aux professeurs de matières scientifiques d’autres écoles de la région. » précise d’ailleurs Raimundo.
Le réseau Eiffel a aussi obtenu l’année dernière le LabelFrancÉducation, grâce à la création il y a 3 ans de la seule filière bilingue franco-portugaise existante en Angola. Il engage également un partenariat avec la prestigieuse École Polytechnique (en France) dont il accueille deux stagiaires en charge de former les élèves et soutenir les professeurs sur une période de 6 mois. La construction de deux nouvelles écoles, dans les provinces de Hambo et Moxico, est prévue pour 2020.
De son côté, Simão Pedro compte bien rentrer en Angola un jour pour participer à la vie entrepreneuriale du pays. Il a déjà plusieurs projets en cours de développement, dont l’objectif est d’accompagner la révolution numérique du pays afin de faciliter la création d’entreprises nationales n dans le domaine des nouvelles technologies.
Total E&P Angola prévoit la constitution d’une association d’anciens élèves qui, selon Simão, « sera la force du réseau Eiffel », favorisant la synergie entre les différents projets portés par les étudiants des lycées à leur sortie. « À Eiffel, on a créé une famille, on a tous besoin les uns des autres. »
Étudiants du programme Eiffel en visite à Paris le 4 juillet 2019.
Le défi de la scolarisation en Angola En Angola, plus d’un million d’enfants sont déscolarisés. Le manque de ressources financières, les conditions parfois difficiles (classes surchargées, coupures d’électricité, longues distances et manque de moyens de transport pour se rendre aux écoles...), et l’accès limité au savoir (nombre insuffisant de bibliothèques et de livres, accès à internet aléatoire...) sont autant de freins à l’éducation dans le pays. |
CHIFFRES CLÉS LYCÉES EIFFEL
Chaque année :
- 24 étudiants par classe
- 571 étudiants en 2019
- 1312 étudiants bénéficiaires du programme depuis 2009